Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Journal documentaire
9 août 2008

Cour & jardin

LaCroix_cadastreMon jardin de La Croix s’étend à l’Est de la maison. Il est coupé en deux par une haie. J’ai pris l’habitude d’appeler la partie touchant la maison «le jardin de devant», et l’autre «le jardin du fond». Il me semble que du temps de mes grands-parents, pour la partie du fond, on disait «le jardin potager». En effet ce secteur était voué aux cultures alimentaires, surtout des légumes, probablement un prunier, et je crois me rappeler qu’il y a eu un rang de petits poiriers. Dans la partie de devant, au contraire, on ne faisait pousser que des fleurs et arbustes d’agrément. Moi-même je n’ai guère le talent, ni seulement le temps de m’occuper de légumes, n’étant pas assez souvent ici, et je n’ai pas le goût de séparer les plantes utiles et les décoratives. J’aurais même plutôt le goût de les mélanger, si bien que la distinction entre mes «deux» jardins est moins fonctionnelle que simplement topographique.
En discutant avec Jacques, l’autre jour, j’ai remarqué qu’il disait «dans le jardin» pour désigner à l’évidence la partie du fond. Ah. Comme il n’a pas trop le genre philologique, je n’ai pas osé lui poser la question mais je me suis demandé comment il désignerait la partie de devant. Peut-être la cour, tout simplement. Il est vrai que c’est en quelque sorte la partie centrale de la propriété, et celle par où accèdent piétons et voitures, par le portail ou le portillon. (Je lis dans l’encyclopédie qu’au théâtre le côté jardin, vu du public, est à gauche de la scène, le côté cour à droite. De sorte que si mon double jardin-cour était une scène de théâtre, placé comme il est, le public serait le village et l’arrière les champs.) Je n’ai pas posé la question et Dieu sait ce que Jacques aurait dit. A un moment on s’est trouvé à parler de la bouillie bordelaise et je lui ai demandé quand est-ce qu’il fallait en mettre. «Ah ben, quand o l’est le moment.» Est-ce à cause de mon air sidéré, qu’il a ajouté : «I te l’dirai, moi, quand o sra l’moment.»

Publicité
Publicité
Commentaires
M
Le sulfate de cuivre, sur un poirier par exemple, on le passe à l'automne, mais sur une vigne, c'est au printemps. Etc…
Répondre
P
J'ai deux lecteurs! Merci Michèle, merci François.
Répondre
M
J'ai pris grand plaisir à lire ce texte et j'aime cette idée que si votre double jardin-cour était une scène de théâtre, le public serait le village et l'arrière-scène, les champs. Du coup on regarde son propre jardin autrement. <br /> Vous avez beaucoup de chance d'habiter la maison qu'habitaient vos grands-parents.<br /> <br /> Je suis venue chez vous par Tiers Livre de François Bon qui signale ce matin votre blog.<br /> <br /> Bien cordialement.
Répondre
Journal documentaire
Publicité
Journal documentaire
Archives
Publicité