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Journal documentaire
4 août 2008

Villeneuve et Loulay

VilleneuveIl n’y a plus aucun magasin dans La Croix depuis des dizaines d’années, et pour en trouver il faut aller soit à Villeneuve-la-Comtesse, 2 km au Nord, soit à Loulay, 4 km au sud. Ainsi placés de part et d’autre de mon village, ces deux voisins l’encadrent comme deux figures tutélaires vers lesquelles on se tourne en cas de besoin, et l’on hésite parfois à prendre une direction ou l’autre. Loulay se situe donc deux fois plus loin mais c’est un bourg plus important, c’est d’ailleurs le chef-lieu du canton, il y a deux fois plus de magasins qu’à Villeneuve, et un marché hebdomadaire. Dans les moments favorables, on se rend à Villeneuve en vélo, Loulay demande la voiture. L’opposition entre Villeneuve la nordique et Loulay la méridionale est renforcée par leurs dispositions contraires : toutes deux sont traversées par la même route nationale, mais la première s’étend principalement à l’Ouest de cet axe, la seconde à l’Est. Le dynamisme commercial de Loulay et son statut administratif m’ont longtemps donné l’impression que c’était une commune bien plus peuplée que Villeneuve. Je viens de découvrir en me renseignant qu’il n’en était rien, Loulay comptant 759 habitants, soit à peine 40 de plus que Villeneuve. La différence entre leurs deux églises est donc moins paradoxale qu’il ne me paraissait jusqu’alors. En effet l’opulente Loulay n’est dotée que d’une chétive église du XIXe siècle qui ne paie pas de mine, fourrée en contrebas dans un coin à l’écart. Celle de l'austère Villeneuve au contraire est une robuste construction médiévale, couronnée d’un large clocher central, et s’étale majestueusement sur tout un côté de la place Charles de Gaulle. Il se dégage de sa masse trapue, laissée intacte par les guerres civiles, une impression de plénitude. Son ambiance intérieure est également sereine et j’aime aller m’y recueillir, elle est presque toujours ouverte. La décoration est très simple, sans ostentation et quasi sans trace de mauvais goût, pour l’essentiel un chemin de croix fait de bas-reliefs taillés dans de petites planches carrées, une Vierge à l’Enfant sculptée dans un morceau de tronc d’arbre. Je compte dans le charme du lieu les petites taches de moisissure verte qui apparaissent sur la chaux blanche entre les pierres, au bas des murs.

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