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Journal documentaire
30 juillet 2008

Voyage au Pôle Niort

deux_s_vresEn tant que Charentais maritime, j’éprouve un léger complexe d’infériorité vis-à-vis des Deux-Sèvres, où les moellons des murs me semblent avoir un aspect plus parfait, plus précis, et être alignés de façon plus rectiligne. Cela tient peut-être simplement à un type de calcaire plus facile à travailler, en tout cas cela me frappe dès que je franchis la frontière de ce territoire tout proche, qui commence juste derrière Villeneuve-la-Comtesse, à deux ou trois kilomètres de chez moi. « Un département à découvrir », annonce un panneau sur le bord de la nationale 150, et en effet je n’en finis pas. J’étais monté à Niort, hier après-midi, pour me faire une tournée des excellentes jardineries et bricoleries que l’on trouve au long de la route de La Rochelle : Mr Bricolage (six planches rainurées), Réseau Pro (deux parpaings et un rouleau de géotextile), Jardiland (un panier à nénuphars, un boîte de granulés pour les poissons, cinq poteaux), Gamm Vert (un pot de daphnies, les poissons ne pourront pas se plaindre, et un pied de persil). Je dois être encore sous l’effet euphorisant des antibiotiques pris pour mon angine de la semaine dernière, ça me donne l’énergie de terminer divers petits travaux dans le jardin. Comme le dernier magasin était situé assez loin en dehors de la ville, je n’ai pas voulu revenir en arrière pour retrouver ma route et j’ai coupé à travers la campagne. Songeant que la conduite risque d’être bientôt un luxe inaccessible, je savourais d’autant mon plaisir à musarder à 40 à l’heure sur les petites départementales désertes, bordées de frênes et de saules. Cela m’a valu de traverser le village de Saint-Symphorien (enfin, un des 25 villages de France portant ce nom, d’après Michelin), où je n’étais jamais passé. Aubaine, la vieille église était ouverte, et précédée d’arbres sous lesquels j’ai pu me garer à l’ombre. C’était intéressant, la verrerie variée, les huit vitraux datant d’entre 1891 (l’omniprésent Dagrant) et les années 1950. C’est une des rares églises à être elle-même représentée sur un de ses vitraux. Il y a un des plus délicats chemins de croix que j’aie vu, fait de petites sculptures en bois détourées, les chiffres des stations étant eux-mêmes d’encore plus petites sculptures en bois détourées. Ces œuvres doivent être assez récentes car en partant j’ai vu que l’ancien chemin de croix en médiocres panneaux de plâtre était encore stocké par terre dans un coin. Et quelle paix, Seigneur, personne dedans, ni même dehors, il y a quand même des moments comme ça.

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Commentaires
P
Le bénitier vide, oui, je connais. Je passe quand même le bout des doigts sur le fond et je me signe à sec. Le pire étant l'église fermée, ce qui est le plus souvent le cas maintenant à la campagne.
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S
Les églises de campagne, c'est un peu la paix des cimetières. Il n'y a plus grand monde qui les fréquente, à part les touristes. S'il vous prend l'envie de plonger la main dans le bénitier et de vous signer, vous constatez qu'il n'y a plus d'eau. C'est triste de voir la vie s'en aller.
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