De l'aide
Parcourant un charmant volume sur La vie quotidienne à l’Elysée au temps de Charles de Gaulle, je réalise comment, même à un âge avancé, le Général avait ce rendement de travail extraordinaire. C’est qu’il avait des aides de camp, pardi. Au lieu que moi ici, je n’ai que la pauvre Foxie, bien gentille, mais feignante comme une couleuvre. Un aide de camp, sapristi, même un seul, voilà ce qu’il me faudrait. Mais où le dénicher, je ne vais tout de même pas demander à l’ANPE locale, où je suis quant à moi inscrit en ce moment comme demandeur d'emploi.
J'apprends que De Gaulle avait cessé de fumer à soixante ans. Moi ce fut à cinquante, je me sens ainsi à mi-chemin entre lui et Lucien Suel, qui a arrêté à quarante, je crois. Le Général aurait un jour confié mélancoliquement à un aide de camp: «On ne se console jamais de ne plus fumer.» Je le comprends. Moi-même, après bientôt un an d'abstinence, depuis longtemps je n'en ai plus envie, mais je sens que quelque chose me manque. Et encore, je suis sûr qu'il n'avait jamais goûté l'herbe. Mais au moins, il avait des aides de camp, lui.