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Journal documentaire
19 décembre 2006

Lettre documentaire 375

ATTAQUE AU HACHOIR

par Michel OHL

- Le jeudi 12 octobre à 16 heures 30 à l’angle de la rue de Bel-Orme et du cours Marc-Nouaux un certain Florent Tocheport âgé de quarante ans huissier de justice de son état bondit, armé d’un hachoir, sur un groupe d’enfants du collège Sainte-Clotilde et se mit à frapper sauvagement. Les témoins de la scène, parmi lesquels se trouvaient pourtant Lestruhaut, le pilier de Peyrehorade, réputé pour sa bravoure, et à juste titre, ne sauvait-il à seize ans la vie d’Alain Juppé, terrassant le nihiliste Lagardère au moment même où celui-ci, lors du meeting de Morcenx du 12 octobre 1987, allait poignarder notre ministre du Budget (et chaque année Juppé le convie à une ventrée gasconne que concocte une grande toque amie et justement Lestruhaut sortait de table, Juppé habitant à deux pas du drame Allée Médicis), Lestruhaut et Jean Lévang Bobanga, le héros africain, célèbre à Bordeaux pour y avoir mangé le Livre Guinness en un temps record les témoins, dis-je, saisis de stupeur, ne purent intervenir Tocheport fonçait déjà vers la barrière Saint-Médard en hurlant «ON A TUE QUELQU’UN ! ON A TUE QUELQU’UN ! IL FAUT ARRETER QUELQU’UN ! IL FAUT ARRETER QUELQU’UN ! POURQUOI PAS MOI !» à «MOI!» il s’est arrêté et tu net et c’est alors que madame Chambres, quatre-vingt-dix-sept ans, s’est effondrée sur le trottoir devant Pasta Pizza mais l’agression n’ayant jamais eu lieu nulle victime n’est à déplorer côté enfants rassurez-vous, pas de souci non plus pour madame Chambres, ni pour personne.
- Et l’attentat de Morcenx ?
- Jamais eu lieu… jusqu’à présent ! touchons du bois d’if j’ai connu un du Bois, autrefois, originaire non pas d’Ifs, le village du poète… du poète… flûte j’ai un trou, mais de Condé-sur-Ifs, près Mézidon-Canon, chez les de Tonnac de Villeneuve, à Campet-et-Lamolère, par le biais d’un type épatant, Palu-Laboureu, et le plus cu
- Pourquoi inventer toutes ces histoires ?
- Je ne sais pas.
- Vous n’avez pas peur que ça vous retombe dessus, monsieur… monsieur…
- Je suis Toujourve Ivan.
- Oui ! Je le vois bien…
- Vous le lisez sur mon visage ?
- Qu’est-ce que j’y lirais ?
- Que je suis Toujourve.
- Toujourve ?
- Ivan. Je suis Toujourve Ivan.
- Ah, mais c’est votre nom ?
- Et qu’est-ce que ce serait ?
- Oh, je ne sais pas, mais pourquoi ne pas dire Ivan Toujourve ?
- Je suis hongrois.
- Et alors ?
- Le Hongrois dit le nom le premier : Rady Krisztina.
- Qui est-ce ?
- Aucune importance.
- Son nom me rappelle la chanson Maria Cristina de Luis Mariano.
- Ah oui ? A moi aussi : Maria Cristina veut toujours commander…
- Et moi je file comme un toutou docile…
- Et les gens disent par toute la ville…
- (En chœur :) Maria Cristina veut toujours commander !
- Nous l’écoutions souvent, l’été, à Biarritz, dans les sixties…
- Ça alors : nous aussi, figurez-vous. A Biarritz, en été.
- Eh bien dites-moi. Mais… ce « nous »… sauf votre respect… avec qui l’écoutiez-vous, Mariano, si je puis me permettre ?
- Avec qui ?... Avec tantine Hélène, tonton Henri, et, plus rarement, monsieur Forgiarini.
- Ça alors, moi aussi, avec tantine Hélène, tonton Henri, et, moins souvent, monsieur Forgiarini.
- Eh bien dites-moi.

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Note de l’éditeur. En même temps que ce texte, l’auteur nous confiait, le mois dernier, quelques notes explicatives, dont nous reproduirons certaines ci-dessous :
* Cette «Attaque au hachoir» pourrait être le pendant de la «Bagarre au couteau» du Prix du bœuf.
* J’ai lu que Bokassa avait été appelé Jean Bédel à cause de l’abréviation de saint Jean-B(aptiste) de l(a Salle) sur le calendrier, d’où mon Jean L(‘)évang(éliste).
* Lestruhaut, Chambres, noms d’Onessois. Lagardère, le docteur alcoolique de ma naissance.
* Campet-et-Lamolère : à quelques verstes de Mont-de-Marsan. Juppé y a des attaches familiales, je crois (côté maternel). Trouvé les de Tonnac de Villeneuve et Palu-Laboureu dans l’annuaire, page Campet. Me suis amusé à opposer la «tentation de Campet-et-Lamolère» à la «Tentation de Venise» - dans le temps.
* Rady Krisztina : épouse de Cantat – lu dans Sud Ouest qu’elle projetait un «spectacle Jozsef Attila» avec un ou deux musiciens de Noir Désir – ce qui m’a un peu apeuré.
* Maria Cristina est une chanson assez «mauvaise»! adaptée d’une guaracha du Mexique. Chez M. Forgiarini, très aimable Italien de la rue de tantine Hélène, j’écoutais les grandes opérettes du répertoire, et celles de Mariano, que je n’aimais guère. Mes chansons préférées de Luis, Luna lunera, Mon cœur est un violon, Ma maison dans la montagne (paroles de Francis Blanche), Biarritz, une vingtaine d’autres, je les écoutais chez ma tante Hélène. Guy-Marie m’a envoyé la biographie de Mariano (sur ma suggestion) (…) Le seul lien trouvé entre la Hongrie et Mariano, c’est que La belle de Cadix, de l’aveu même de Francis Lopez, devait s’appeler La belle de Budapest.

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Commentaires
L
Bonjour,<br /> Je suis à la recherche d'une chanson dont je ne me souviens que de quelques paroles. Pourrez-vous m'aider ?<br /> Les voici : Et moi je file comme un toutou docile, et les gens disent par toute la ville... etc...etc....<br /> Serait-elle de Luis Mariano ?<br /> Cordialement. <br /> Léandre.
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