Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Journal documentaire
31 juillet 2004

JUILLET 2004 J'ai eu l'occasion de feuilleter

JUILLET 2004

J'ai eu l'occasion de feuilleter quelques minutes un catalogue des Timbres de France paru en l'an 2000. Il possédait  plusieurs index et j'ai examiné en particulier celui des personnages illustres ayant été représentés. Occasion de vérifier, comme on peut s'en douter, que la postérité par le timbre-poste est aussi sélective que par l'attribution d'un nom de rue. Il y a les bénis et les honnis, les écrivains réacs passant pratiquement tous à la trappe. Sur les quelque 3257 vignettes éditées par la poste française depuis 1849, il y en a bien eu une figurant Barrès, mais aucune Maurras, Céline ou seulement Aymé. On honore en revanche des génies immortels comme Marcel Cerdan. Curieusement, il y a quatre effigies de Louis XIV, mais aucune de Louis XV ou Louis XVI.

Je n'ai pas lu et je n'ai pas l'intention de m'ennuyer à lire le dernier chef d'oeuvre de Dominique Meens, Aujourd'hui je dors. En général son génie plane à de telles altitudes au-dessus de ma tête, que j'ai renoncé à le suivre dans ses élucubrations. Je me suis toutefois intéressé à deux pages, 11 et 12, sur lesquelles il avait aimablement attiré mon attention. Maître Meens y part en guerre contre un terrible fléau des temps modernes, le spécialiste, qu'il nomme satiriquement le "spécialisse". Heureusement pour nous que Meens, quand il ne dort pas, veille à nous tenir au fait des grands problèmes de notre époque. Pour étayer sa démonstration, visant à prouver qu'un spécialiste se trompe toujours, il prend l'exemple d'une erreur qu'il a remarquée dans une thèse de doctorat. En certain point, pour identifier deux espèces d'oiseaux de mer, rabiforcados et alcatrazes, citées dans un texte portugais ancien, l'on s'y contentait imprudemment de reprendre la même traduction proposée par les dictionnaires: des frégates dans les deux cas. Si j'aborde ici cette question, c'est que je suis l'auteur de la thèse, et vraisemblablement de l'erreur. Meens m'avait parlé de cette énigme, pour laquelle nous avions tous deux cherché des solutions, et il y en a. Je voudrais maintenant donner mon avis sur ce qu'il écrit. Je passe sur l'élégance qu'il y avait à ne prendre la plume, au sujet d'une thèse de 500 pages, que pour fondre avec rage sur les trois lignes dans lesquelles le censeur triomphant a détecté un point en effet discutable. Au moins a-t-il eu la clémence de ne pas citer mon nom. Je trouve qu'en fait de "spécialiste", il aurait pu trouver de meilleurs exemples que moi, qui ne me suis jamais targué de ce titre, et qui précisais dès l'introduction de mon ouvrage, pluridisciplinaire, que je n'avais pas de formation universitaire en biologie. Enfin, sur le fond, cette critique du spécialiste ne me convainc pas beaucoup, avec ses relents de situationnisme borné. Que les spécialistes ne soient pas infaillibles n'empêche pas la spécialisation d'être légitime et utile, et je suppose que quand monsieur Meens doit faire soigner ses dents, il s'en remet à un spécialiste et non à un inspiré.

Publicité
Publicité
Commentaires
Journal documentaire
Publicité
Journal documentaire
Archives
Publicité